Blog 52 | Mythes ou réalités de la succession d’entreprise

Les mythes rendent des sujets complexes apparemment simples, donnent des repères et une certaine sécurité — ce qui les rend sédui­sants. Mais souvent, les mythes font obstacle à une bonne solution. En matière de succession d’entre­prise également, nous rencon­trons réguliè­rement des affir­ma­tions frappantes qui ont la vie dure et qui sont presque citées comme des “vérités”. Mais que se cache-t-il réellement derrière ces affir­ma­tions ? Et à partir de quand une prétendue règle générale se trans­forme-t-elle en une distorsion gênante de la réalité ? 

Il y a un an, nous nous sommes penchés sur ces questions dans le cadre d’un atelier. Nous avons recherché les mythes liés à la succession d’entre­prise : quels sont les poncifs que nous rencon­trons réguliè­rement dans notre travail quotidien ? En peu de temps, nous avons recueilli une bonne douzaine d’affir­ma­tions que nous entendons réguliè­rement dans notre pratique de conseil. Nous en avons sélec­tionné douze, les avons classées et commentées, et les avons publiées sur Linkedin au cours des 12 derniers mois. Ce faisant, nous nous sommes demandé s’il s’agissait d’un mythe ou d’un fait. Dans cet article de blog, nous résumons les princi­pales idées de cette série. TEST

Gérer les scénarios — et penser en termes de scénarios

Pour que le gain en capital soit exonéré d’impôt, deux condi­tions essen­ti­elles doivent donc être remplies :

  • L’entre­prise vendue est une société de capitaux (par exemple une SA ou une SARL).
  • Les actions font partie du patri­moine privé du vendeur.

Si l’une de ces condi­tions n’est pas remplie, il convient d’adapter les struc­tures à temps en fonction des possi­bi­lités. Dans ce cas, “à temps” signifie généra­lement au moins cinq ans avant la cession souhaitée. Notre recom­man­dation aux entre­pre­neurs est donc la suivante : lorsque vous construisez des struc­tures, pensez toujours à l’après-demain, c’est-à-dire à la vente ultérieure de l’entreprise. 

Lorsque vous construisez des struc­tures, pensez toujours à l’après-demain, c’est-à-dire à la vente ultérieure de l’entreprise.

Même si les condi­tions de base menti­onnées sont remplies, l’exo­né­ration fiscale peut être compromise. Dans la pratique, trois points en parti­culier sont critiques. 

Pour qu’une exoné­ration fiscale soit possible, les points suivants doivent être pris en compte en plus des deux condi­tions de base :

Premiè­rement, il n’y a pas de gain en capital exonéré d’impôt si l’entre­preneur se vend à lui-même au final (trans­po­sition). C’est le cas lorsque le vendeur détient une parti­ci­pation d’au moins 50% dans l’entre­prise acheteuse. 

Deuxiè­mement, après la vente à une entre­prise, la société vendue ne peut pas verser de dividendes substan­tiels pendant les cinq premières années afin de financer le prix d’achat. Seuls les bénéfices effec­ti­vement réalisés peuvent être distribués. Si l’on puise malgré tout dans la substance, il peut y avoir ce que l’on appelle une liqui­dation partielle indirecte. Cela a pour consé­quence que le bénéfice prétend­ument exonéré d’impôt est imposé rétroac­ti­vement chez le vendeur. 

Troisiè­mement, dans de nombreux cantons, en parti­culier dans le canton de Zurich, les autorités fiscales vérifient si le prix d’achat peut être amorti de manière réaliste dans les sept ans. Si ce n’est pas le cas, l’exo­né­ration fiscale n’est réguliè­rement pas acceptée. Cet élément doit être pris en compte en parti­culier dans les solutions de succession intra­fa­mi­liales, où le financement du prix d’achat est souvent assuré par des prêts au vendeur. 

Les principales recommandations

L’accom­pa­gnement fiscal d’une succession d’entre­prise requiert de l’expé­rience, de la clair­voyance et une commu­ni­cation claire avec l’admi­ni­stration fiscale. C’est pourquoi nous recom­mandons notamment 

  • Vérifier la structure : Déter­miner suffi­samment tôt si un gain en capital exonéré d’impôt est possible dans le cadre des struc­tures existantes ou si des adapt­ations s’imposent.
  • Tenez compte de l’histo­rique fiscal : Même lorsque vous étiez entre­preneur, réglez vos impôts sur le revenu, sur la fortune et sur les sociétés confor­mément à la loi. Celui qui a recherché l’opti­mi­sation maximale pendant des années a peut-être aussi une réputation corre­spondante auprès de l’admi­ni­stration fiscale et sera peut-être examiné “encore plus attentivement”. 
  • Une commu­ni­cation objective et respec­tueuse avec l’admi­ni­stration fiscale est toujours dans votre intérêt, notamment en cas de succession complexe.

En résumé, nous pouvons retenir ceci : Dans la région DACH, un gain en capital exonéré d’impôt sur des parts de fortune privée n’est possible qu’en Suisse et seulement si les condi­tions adéquates sont créées suffi­samment tôt.

En savoir plus sur le sujet

Sur notre plate-forme, vous trouverez des documents complé­men­taires sur le thème de la fiscalité. Nous pouvons notamment vous recom­mander les articles suivants :

Dans le centre de téléchar­gement, nous mettons gratui­tement à votre dispo­sition divers documents et fiches de travail.

À PROPOS DE JÖRG FREI

Jörg Frei est expert fiscal diplômé, avocat et notaire ainsi qu’avocat spécia­liste FSA en droit de la construction et de l’immo­bilier. En tant que spécia­liste, il travaille depuis 2011 chez Swiss­Legal asg.advocati, notamment dans les domaines du droit fiscal, du droit de la construction et du droit de l’amé­nagement du territoire. 

Crédit photo : Shutterstock

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Claudia Buchmann

Accompagner les personnes et les entreprises dans leur développement dans le cadre d'une succession, telle est la grande passion de Claudia Buchmann. En tant que cheffe d'entreprise de longue date, elle sait ce que signifient l'esprit d'entreprise et l'action dans les changements : un gros travail et une joyeuse célébration des réussites.

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